Procédure-type

Une procédure typique se déroule ainsi. Les autorités d'un village ou des particuliers dénoncent une femme ; le pouvoir judiciaire lance alors une enquête : d'abord, on interroge les gens du village, qui expriment leurs griefs, leurs soupçons ou ce que la rumeur publique colporte sur la malheureuse. Celle-ci est ensuite arrêtée et interrogée par les officiers de justice sur les accusations portées contre elle, mais aussi sur la façon dont elle a conclu le pacte avec le diable et sa participation au sabbat. Elle commence par nier. Les officiers continuent l'interrogatoire en accentuant les pressions psychologiques, puis en recourant à la torture, savamment graduée (dans notre région, généralement en suspendant les accusés par les mains attachées dans le dos). La majorité des suspectes finissent par « avouer » ce que leurs bourreaux veulent entendre. Cela est essentiel, car des aveux complets sont indispensables pour pouvoir prononcer une condamnation. Suit alors le jugement, expéditif. La sorcière est condamnée à une mort terrible, en principe le bûcher – mais le prince lui accorde souvent la grâce d'être étranglée auparavant.

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