Officiers
Qui sont les officiers qui mènent les enquêtes contre les sorcières ? Aux 16e et 17e siècle, contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les autorités ecclésiastiques, mais bien les fonctionnaires dépendant du pouvoir civil. Dans la principauté épiscopale de Bâle, il s’agit des officiers locaux, qui agissent dans le cadre de leur seigneurie ou bailliage. En règle générale, le bailli mène l’enquête ou il la confie à des petits officiers de sa circonscription. En Erguël par exemple, le bailli est responsable des procédures, mais il délègue souvent les auditions des témoins et les interrogatoires des suspectes aux maires, en particulier celui de St-Imier. Le Conseil aulique du prince exerce un contrôle étroit sur toute la procédure : les baillis envoient en effet à Porrentruy des rapports sur les enquêtes et reçoivent leurs ordres du Conseil, qui décide aussi de la condamnation ou de la relaxe des accusées. En Ajoie, le Conseil contrôle encore plus étroitement les officiers chargés des cas, en l’occurrence le prévôt de la ville de Porrentruy et un conseiller (souvent un juriste). Dans les villes, les autorités urbaines sont associées à la procédure. Enfin, dans la mairie de Bienne, le Conseil de la ville contrôle tout le processus – mais c’est une exception.
Aller plus loin : exemples de procédures dans les Franches-Montagnes et la prévôté de St-Ursanne (B 168/19-20, spécialement no 3 (all.). Voir le dossier « Procès type » sur notre site web.