Enquête préliminaire
Une fois que l’ordre est donné d’entamer une procédure, les officiers mènent une enquête. Celle-ci se résume à l’enregistrement des dépositions des témoins – au premier rang desquels figurent souvent les accusateurs. Cette procédure est dite « secrète », mais elle l’est fort peu. Non seulement tout le village est au courant qu’une plainte a été envoyée aux autorités, mais ces dernières convoquent la plupart du temps les témoins au chef-lieu de la seigneurie – et il arrive que la « sorcière » fasse le chemin avec eux, afin de les convaincre de son innocence ! Le caractère secret tient au fait que les témoins sont interrogés séparément et doivent jurer de ne rien révéler de leur déposition à quiconque. Dès le deuxième tiers du 17e siècle, le Conseil cherche à limiter les abus : il ordonne aux baillis d’écarter les dénonciations peu fiables et de chapitrer les témoins sur la gravité de leurs déclarations. Autre mesure efficace : témoins et accusateurs sont avertis qu’ils devront rembourser les frais de vérification des faits infondés.
Aller plus loin : exemples d’enregistrement des « témoignages » : PCrim E 223-2 (all.) et 3 (fr.). Instructions du Conseil au bailli de Zwingen en 1632 : B 168/19-18 (en all.), instructions au bailli d’Erguel : PCrim E ?. Avertissement donné aux dénonciateurs : B 168/19-24.3, p. 1.