Bourreau
La justice d’Ancien Régime est impensable sans un personnage sinistre : le bourreau ou maître des hautes œuvres. Ce dernier a le triste privilège de procéder personnellement à toutes les exécutions, que ce soit par décapitation, pendaison, bûcher ou autrement (voir « Exécution » et « Bûcher »). Lors des interrogatoires des accusés, c’est normalement aussi le bourreau qui soumet ceux-ci à la torture ou recherche la marque satanique.
Dans la principauté, il n’y a que deux bourreaux. Celui de Porrentruy est nommé par le prince et on l’envoie dans tous les bailliages pour torturer les accusés ou exécuter les coupables. Celui de Bienne n’est compétent que pour la ville et sa petite mairie. En raison de la co-souveraineté exercée sur la Montagne de Diesse, le bourreau de Berne et celui de Porrentruy y procèdent alternativement aux exécutions.
Le bourreau pratique aussi certaines expertises pour des particuliers : en 1652, à St-Ursanne, maître Erhard ouvre les animaux crevés de façon suspecte et détermine s’ils ont été ensorcelés ; il affirme aussi pouvoir reconnaître les sorcières à leur regard. Moins sinistre : les bourreaux ou leurs femmes procurent parfois des médicaments pour soigner les personnes qui les consultent.
Aller plus loin : maître Erhard : B 168/19-27.1, p. 2 (l. 31, 34), p. 3 (l. 2), p. 6 (l. 5-11). Frais du bourreau de Porrentruy lors de la dernière exécution pour sorcellerie en 1710 : PCrim E 447-32.